Parlez-vous le circulaire ?

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Rénovation d’un bâtiment en Suède, pour lequel les anciens vitrages ont été récupérés et envoyés dans une fonderie pour être transformés de nouveau. Une illustratipon du cercle vertueux de l'économie circulaire.

Circularité
Décryptage
Durée de lecture : 5 min 5 min
22/12/2025

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Le vocabulaire de l’économie circulaire s’impose dans le secteur du bâtiment. De l’upcycling au CMUR, en passant par les matières secondaires ou les DEP, ce lexique décrypte les concepts clés pour mieux comprendre et mettre en œuvre la transition circulaire dans la construction.
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Upcycling


Fait référence à un processus de transformation de déchets ou sous-produits en nouveaux produits ou objets de qualité supérieure à celle du matériau ou du produit original. À l’inverse du processus de recyclage traditionnel, qui implique une transformation consommatrice d’énergie, l’upcycling ne dégrade pas les propriétés physiques ou chimiques du matériau mais vise à valoriser les produits usagés en leur donnant une nouvelle vie plus qualitative. Autrement dit, il donne une nouvelle vie “haut de gamme” au matériau d’origine (planche en bois, vieille bâche, tissu, carton, emballage plastique…), souvent très loin de sa première vie. Ce faisant, il diminue la demande en ressources vierges et permet de limiter les impacts environnementaux.

Dans le secteur du bâtiment, un projet tel que Upcycle House mené par Lendager Arkitekter au Danemark a permis de réduire de 86% les émissions de CO₂ incorporées par rapport à un projet de construction classique équivalent.


Downcycling


À l’opposé de l’upcycling, fait référence à un processus dans lequel les matériaux sont transformés en produits de valeur inférieure à celle du matériau original. Cette pratique cause sur ce dernier une perte de propriétés fonctionnelles ou mécaniques, qui en réduit le spectre de réutilisation future. Ainsi, le cycle de vie du matériau ne se prolonge-t-il que rarement.

Par exemple, le broyage du verre, dans le but de la transformer en granulat routier, crée une dégradation du matériau qui limite à une fourchette de 10 à 20% son réemploi.


Matières premières vierges


Fait référence aux matières premières extraites directement de ressources naturelles, telles que le bois, les minerais ou encore le pétrole. En tant que telles, elles ne sont pas issues d’un processus de recyclage ou de réemploi. De ce fait, leur extraction comporte un coût environnemental élevé pour les écosystèmes naturels, en plus de requérir une importante consommation d’eau. Elle est également l’une des principales causes des émissions de gaz à effet de serre du fait que l’essentiel de l’énergie utilisée pour extraire les matières des mines et carrières et pour les transformer est de l’énergie fossile.

Selon la fondation Helen McArthur, l’adoption des principes de l’économie circulaire pourrait réduire les émissions jusqu’à 50% dans le secteur de la construction en améliorant l’efficacité des matériaux, en augmentant les taux de recyclage et en réduisant les déchets.


Matières secondaires


À l’inverse des matières premières vierges, le terme fait référence aux matières obtenues au terme d’un processus de recyclage ou de valorisation de déchets ou de produits en fin de vie. Elles remplacent donc les matières premières vierges dans le cycle de production, avec un impact environnemental moindre et une pression plus faible sur les écosystèmes. Ainsi, sous réserve de répondre à des critères de qualité suffisants, les matières secondaires contribuent à réduire significativement l’impact carbone d’un produit.

À titre d’exemple pour illustrer les avantages des matériaux secondaires, en Europe, le recyclage de l’acier réduirait de près de 72% la consommation énergétique nécessaire en comparaison avec un acier produit à partir de minerai.


Taux d’utilisation circulaire des matériaux (CMUR)


Fait référence à un indicateur développé par l’Union Européenne qui évalue, pour un cycle de production donné, le ratio de matériaux secondaires dans l’apport total en matériaux utilisés. Plus le CMUR est élevé, plus le cycle est économe en matières premières vierges et la circulation des ressources efficace. Dans le secteur de la construction, il permet de mesurer le niveau de circularité des matériaux employés et de leur valorisation effective.

L’Agence Européenne de l’Environnement indique que le CMUR sur l’ensemble de l’Union Européenne était de 11,8% en 2023, soit une progression de 1,1 point par rapport à 2010.


Déclaration environnementale de produit (EPD)


Encadré par la norme internationale ISO 14025, la Déclaration Environnementale de Produit (DEP) est un document qui dresse l’inventaire des impacts environnementaux d’un produit ou d’un matériau donné. Il inclut des informations circonstanciées et précises relatives aux externalités négatives induites tout au long du cycle de vie du produit, telles que la production de déchets non-valorisables, la toxicité, les émissions de CO2 et d’ozone ou encore la consommation en eau. Le DEP a une validité de 5 ans.

Suivant les formulations utilisées pour réaliser des bétons à plus faible empreinte carbone, dits bétons « bas carbone », il est possible d’atteindre des réductions de l’empreinte carbone des bétons allant jusqu’à 60%.

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