Baromètre de la construction durable 2025 Les tendances du secteur dévoilées

Politique et économie
Décryptage
Durée de lecture : 6 min 6 min
25/04/2025

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Pour innover de façon réellement efficace et pertinente dans la construction durable, il est essentiel d’en saisir son appropriation à travers le monde. Perceptions, obstacles et leviers de progrès, solutions attendues, parties prenantes les plus actives… Depuis son lancement en 2023, le Baromètre de la construction durable par Saint-Gobain mesure chaque année les avancées sur ce sujet prioritaire à l’échelle mondiale. Découvrons ensemble les enseignements clés de cette troisième édition (1)
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ENSEIGNEMENT CLÉ 1


La construction durable : un sentiment de connaissance en hausse, une urgence à agir qui se maintient… et des citoyens concernés !

La perception de l’urgence à agir sur le sujet reste élevée : 69% des parties prenantes considèrent la mise en place de constructions plus durables comme prioritaire. Ce résultat, stable, est conforté par une perception partagée par les citoyens : 60% considèrent qu’il s’agit d’une priorité, et 95% estiment au minimum cette question importante.
De plus, 67% des parties prenantes affirment bien saisir le concept de construction durable, un chiffre en progression : +6 points par rapport à l’édition précédente. L’enjeu réside désormais dans la capacité à transformer cette forte sensibilisation des parties prenantes et des citoyens en actions concrètes.


ENSEIGNEMENT CLÉ 2


Les acteurs privés sont perçus partout comme les plus légitimes pour avancer, avec des priorités régionales différentes.

La nécessité d’accélérer la construction durable fait consensus : 87 % des parties prenantes estiment qu’il faut « aller plus loin » en la matière. Les acteurs de la phase de conception sont perçus comme le moteur essentiel de la construction durable : 56 % des parties prenantes considèrent les architectes et bureaux d’ingénierie comme les acteurs les plus légitimes pour faire avancer cette transition, suivis par les entreprises privées du secteur (44 %).
Par ailleurs, les priorités varient largement d’une région à l’autre. En Asie-Pacifique, en Afrique et au Moyen-Orient, l’adaptabilité des bâtiments apparaît comme une préoccupation récurrente, tandis qu’en Amérique latine, l’utilisation de matériaux écologiques s’impose comme un enjeu clé. L’Europe se démarque par un fort intérêt pour la rénovation des bâtiments, tandis qu’en Amérique du Nord, la question des coûts abordables est davantage mise en avant. Une diversité d’enjeux régionaux qui souligne l’importance d’ajuster les stratégies de construction durable aux spécificités locales, tout en préservant une dynamique globale forte.


ENSEIGNEMENT CLÉ 3


La construction durable toujours centrée sur l’environnement, la résilience gagnant du terrain et le bien-être des habitants restant au second plan.

Si les parties prenantes déclarent mieux maîtriser le concept, elles continuent à associer la construction durable avant tout à des enjeux environnementaux. L’efficacité énergétique des bâtiments (35 %, en recul de 7 points) et l’utilisation de matériaux écologiques (31 %, stable) restent les principaux critères de définition du concept. Toutefois, la résilience face aux aléas climatiques s’impose comme un enjeu de plus en plus pris en compte. Le sujet affiche la plus forte progression depuis l’édition précédente, atteignant 21 % (+ 8 points). Son importance varie selon les régions, arrivant en tête des préoccupations en Afrique (35 %) et en Asie-Pacifique (32 %), et la deuxième position au Moyen-Orient (33 %), probablement en raison d’une exposition plus forte aux défis climatiques. En revanche, il est surprenant de constater que la dimension « humaine » de la construction durable peine toujours à s’imposer et reste reléguée au second plan. Seuls 15 % des parties prenantes associent la construction durable à une amélioration du bien-être des occupants, alors même que cet aspect pourrait jouer un rôle clé dans son acceptation et son déploiement.


ENSEIGNEMENT CLÉ 4


Des acteurs informés mais insuffisamment formés, un frein à leurs engagements concrets ?

Si les parties prenantes déclarent bien connaître la construction durable, seuls 28 % se disent tout à fait informés sur le sujet et 35 % des professionnels ont suivi une formation dédiée. Cette maîtrise encore partielle du sujet peut expliquer une certaine limite à des engagements concrets. Ainsi 78 % des étudiants jugent la formation en construction durable différenciante pour l’emploi, mais seuls 40 % refuseraient une offre d’une entreprise non engagée (5 % de manière catégorique). Du côté des professionnels, 67 % déclarent évaluer l’empreinte carbone de leurs projets, mais seuls 30 % le font de manière systématique, un résultat qui progresse mais reste encore minoritaire. Les élus/représentants locaux, eux, sont 51 % à annoncer vouloir exclure des projets non engagés des marchés publics, mais dans les faits, seuls 37 % ont réellement franchi le pas, un résultat dont la nette hausse constitue cependant un signal encourageant. Enfin, les associations ne sont pas en reste : 51 % envisagent d’appeler au boycott des entreprises jugées insuffisamment investies, mais seulement 24 % sont effectivement passées à l’action, une tendance qui reste stable. Des écarts qui illustrent l’importance de traduire la prise de conscience en actions tangibles.


FOCUS


L’innovation est-elle perçue comme un levier de la construction durable ?

22 % des parties prenantes interrogées jugent l’introduction de nouvelles solutions innovantes comme une action prioritaire pour accélérer le développement de la construction durable. Une action classée en sixième position, derrière d’autres priorités telles que le renforcement de la compétitivité des solutions durables (33 %), la sensibilisation du grand public (32 %) et des parties prenantes (31 %).


Retrouvez l’intégralité du Baromètre de la construction durable 2025 ici.

(1) Méthodologie

Le Baromètre de la construction durable 2025 a été réalisé entre le 21 octobre et le 21 novembre 2024, auprès d’un échantillon de 4 320 répondants issus de 27 pays : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Brésil, Canada, Chine, Colombie, Égypte, Émirats arabes unis, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Inde, Indonésie, Italie, Maroc, Mexique, Norvège, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Suisse, Turquie, Vietnam.
Ce panel de répondants était composé d’élus/représentants locaux, de professionnels, d’étudiants et de membres d’associations impliquées dans la construction, le bâtiment, la transition écologique, le logement, l’énergie… Un échantillon de 27 000 répondants citoyens (représentatif de chaque pays interrogé) a également été consulté sur quatre questions.

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