« Les bâtiments sains sont la nouvelle frontière de la santé publique »

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ARQBOREA à Madrid (Espagne), immeuble de bureaux qui a obtenu la certification WELL Heath-Safety Rating et la certification Platine Well Shell & Core.

Qualité de vie
Point de vue
Durée de lecture : 3 min 3 min
10/12/2025

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Vice-président exécutif, Affaires externes et Plaidoyer de l’International WELL Building Institute (IWBI), Jason Hartke explique pourquoi la santé, le confort et le bien-être sont devenus des indicateurs clés de performance du bâtiment durable.
Jason Hartke, Vice-président exécutif, Affaires externes et Plaidoyer de l’International WELL Building Institute (IWBI)
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Pourquoi est-il crucial d’intégrer la santé et le bien-être comme critères essentiels de la performance des bâtiments ?

Nous réalisons à quel point les bâtiments influencent notre santé. Nous passons près de 90 % de notre vie à l’intérieur ! Or, l’air intérieur est souvent 3 à 5 fois plus pollué que l’air extérieur, parfois jusqu’à 100 fois. Concevoir des lieux qui protègent la santé devient donc un enjeu majeur. À mes yeux, les « healthy buildings » représentent une nouvelle frontière de la santé publique : architectes et ingénieurs pourraient avoir un impact comparable à celui des médecins.

Comment le standard WELL évalue-t-il la santé et le bien-être ?

Le standard WELL s’articule autour de dix dimensions : air, eau, nutrition, lumière, mouvement, confort thermique, acoustique, matériaux, santé mentale et communauté. Chacune se traduit en exigences concrètes : ventilation, lumière naturelle, espaces favorisant l’activité, politiques de santé mentale et d’inclusion… L’objectif : rendre visible l’invisible pour piloter la santé des occupants.

Quels leviers pourraient accélérer l’intégration de la santé et du bien-être dans la construction durable à l’échelle mondiale ?

Les entreprises les plus visionnaires savent désormais combien les bâtiments influencent la santé, la productivité et la fidélisation. Le bien-être devient un atout stratégique : entre deux employeurs, celui qui place la santé au centre dispose d’un net avantage. Avec le télétravail, le bureau doit « valoir le déplacement » en offrant un environnement où les salariés se sentent plus performants et mieux pris en charge.

Sur le plan économique, ces bâtiments affichent aussi des loyers plus élevés, des baux plus longs et de meilleurs taux d’occupation.

Les pouvoirs publics progressent aussi : villes et États imposent des standards de qualité d’air dans les bâtiments recevant du public, comme en Europe avec la nouvelle directive sur l’efficacité énergétique. 

Enfin, les investisseurs s’emparent du sujet : des référentiels ESG comme le GRESB* intègrent la santé et le bien-être comme des indicateurs matériels de performance. 

La dynamique est lancée, reste à ancrer durablement la santé dans la gouvernance, les politiques publiques et les pratiques du secteur.

*Le GRESB (Global Real Estate Sustainability Benchmark) évalue la durabilité et la gouvernance des portefeuilles immobiliers.

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Pour aller plus loin : WELL

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